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Dans cette page vous trouverez les sujets suivants :

  • Un puits artésien pour l'école primaire de KASAVAN KUNDRU

  • La situation des veuves en Inde

  • Les solutions

 

 

 

 

Un puits artésien pour l’école de KASAVAN KUNDRU

 

 

Le village de KASAVANKUNDRU (1200 habitants) est situé au nord du diocèse de Palayamkottai, sur le territoire de la paroisse de Kovilpatti. Son accès est difficile en raison de l'état des routes. La population est composée de quelques 300 familles. 30 familles chrétiennes, 270 familles hindoues. Les tailleurs de pierre, chrétiens pour la plupart, travaillent à la carrière située à proximité. D'autres familles vivent de la culture mais les rendements sont très variables en fonction de la pluie, d'autres enfin sont bergers, plusieurs troupeaux de chèvre cheminent dans la campagne environnante.

 

L'école construite en 1950 regroupe les enfants du village. Ses 163 élèves sont répartis de la maternelle à la 4ème. Il n'y a pas d'eau courante. Actuellement pour couvrir les besoins en eau l'école fait appel au voisinage. Le Père John SAGAYA avec le soutien de Monseigneur PAURAJ, Evêque de Palayamkottai, a donc sollicité l'association ABH - inde du Sud pour mener à bien le forage d'un puits artésien pour doter l'école de l'eau courante ce qui permettrait en particulier de mettre en place des sanitaires.

 

Ce projet concret et ponctuel a reçu l’aval du Conseil d’Administration. Afin de recueillir la somme nécessaire l’association ABH-Inde du Sud a sollicité à son tour les élèves des écoles et collège de Quiberon et Saint-Pierre Quiberon pour leur marche de solidarité du 7 mai prochain.

 

 

 

 

La situation des veuves en Inde

 

 

Cette conférence a été donnée au Palais des Arts de Vannes le 23 janvier 2015, préparée par Susila DELICES et présentée par Armand DELICES et Manicaradje TANABAL.

 

 

Bonjour à toutes et à tous et merci pour votre présence.

 

 

Je commence tout d’abord par remercier le Président de l’association ABH – Inde du Sud et ses membres de nous avoir proposé à mon ami Manicaradje TANABAL et moi-même de vous expliquer comment les veuves vivaient et vivent encore aujourd’hui en Inde. Autrement dit comment elles se débrouillent, comment elles s’adaptent pour vivre, isolée, rejetée, sans le maître de la maison, comme dans un bateau sans capitaine tout en respectant les traditions et la religion.

Avant de commencer je voudrais vous signaler que je ne suis ni un conférencier ni un spécialiste de la question. Mais mon épouse ici présente et moi-même sommes originaires du sud de l’Inde et en pensant à la situation de ces femmes oubliées, nous avons, après quelques hésitations, accepté de traiter le sujet. Ce texte a été écrit en tamoul par mon épouse, se basant sur ses connaissances et les documents indiens qu’elle a pu se procurer. Pour ma part j’en ai assuré la traduction.

 

 

Entrons dans le vif du sujet. En général la vie des veuves en Inde est vraiment lamentable. Quelques unes sont épargnées car elles ont fait des études avant leur mariage, elles habitent en ville et peuvent donc trouver, après le décès de leur mari, un travail et subvenir à leur besoin sans attendre une aide quelconque. Mais la plupart, celles qui vivent dans les villages, ne savent ni lire ni s’exprimer, elles travaillent dans les champs de génération en génération. Dès qu’elles se marient, mères au foyer, soumises, elles attendent tout de leur mari et lui obéissent. Leur mari est la première personne à respecter et à honorer après leur Dieu.

 

 

Dans les villages les plus reculés, il n’y a pas d’argent et la vie des veuves est très dure. Au siècle dernier, si une femme perdait son mari, elle s’immolait en même temps que lui. Si elle refusait de mourir avec son mari, les villageois la poussaient dans le feu lors de la crémation, bras et jambes attachés pour qu’elle ne se sauve pas. Elle était punie. On la considérait  responsable et coupable de la mort de son mari.

 

Dans le passé cette tradition était courante dans les familles royales. Craignant d’être enlevées de force par d’autres rois, les veuves royales s’immolaient avec leur mari. Puis cette tradition s’est peu à peu répandue, en particulier au Tamil Nadu dans les familles très attachées aux traditions de leurs ancêtres. En Inde la femme mariée respecte son mari et lui est fidèle. La chasteté est encore très respectée.

 

 

A la fin du XIXè siècle Mr LALA LAJPAT RAI a réussi, après bien des difficultés, à faire abolir cette pratique de l’immolation de la femme en même temps que la crémation de son mari.

Au Tamil Nadu il existe toujours une tradition, le "thâli vaanguouguira sadhanguou" qui s’exerce entre le 3è et le 16è jour suivant le décès du mari. Il s’agit d’un rite au cours duquel on arrache le thâli que portait la femme depuis son mariage. Le thâli est un bijou, une sorte de médaille que le jeune époux attache autour du cou de sa femme à l’aide d’une cordelette en coton ou d’une chaine en or, en fonction de ses moyens. Le thâli correspond à l'alliance qu'on porte au doigt en France. Après le décès de son mari, on lui enlève également le point qu’elle porte au front. Ce point de différentes couleurs, elle en porte depuis son enfance. On lui ôte également les fleurs qu’elle porte dans sa chevelure et les bagues qu’elle a au deuxième orteil, depuis son mariage. Aujourd’hui on observe quelques changements, celles qui habitent en ville et qui sont instruites acceptent de mettre un point noir sur le front mais sans fleurs sur la tête.

 

Dans la caste Aariyargales c’est à dire chez les Brahmanes, les veuves non seulement enlèvent leur thâli, leur point frontal, leurs fleurs de chevelure, leurs bijoux d’orteils mais elle se font raser la tête et s’habillent d’un sari ocre ou marron clair qu’elle porte en couvrant leur tête. Elles ne sont pas autorisées à participer aux cérémonies de leur propre famille.

 

 

Dans la caste Kavoundhar, dans laquelle il y a des nombreux cultivateurs, les veuves s’habillent en sari blanc jusqu’à la fin de leur vie. Elles n’ont pas le droit de dormir dans un lit, et se couchent à même le sol sans natte ni drap.

 

 

Beaucoup de veuves, ne voulant pas se remarier, souhaiteraient vivre avec leurs enfants dans la maison de leur défunt mari. Mais les membres de leur belle-famille les chassent avec leurs enfants, totalement démunie, après avoir falsifié les documents officiels des titres de propriété qu’elles avaient reçus à leur mariage. Celles qui restent dans leur maison deviennent les souffre-douleurs de leurs beaux-parents qui leur imposent des tâches ménagères du lever au coucher. D’autres membres de la famille les exploitent pour leur compte personnel, et le plus horrible, dans certaines familles les hommes abusent d’elles. C’est à cause de ces souffrances continuelles que  certaines d’entre elles mettent fin à leur jour entraînant parfois leurs enfants dans la mort.

 

 

Je vous ai dit que les veuves n’ont pas le droit de participer aux célébrations familiales ou publiques. Si elles sont présentes, elles doivent rester cacher dans un coin. Elles n’ont pas le droit de faire les gestes rituels ou religieux comme bénir les jeunes mariés ou les nouveau-nés.

 

Il existe encore aujourd’hui une vielle tradition. Si quelqu’un a un rendez-vous très important, par exemple un examen, un entretien d’embauche, une signature de contrat ou l’achat d’une voiture, un membre de la famille va discrètement s’assurer qu’il n’y ait pas de veuve dans la rue. S’il en voit une, il attendra qu’elle quitte la rue avant de laisser sortir celui qui a un rendez-vous important. En effet, croiser une veuve sur son chemin, c’est mauvais signe, c’est une malédiction. Le projet pourrait être contrarié.

 

 

Je dirai ici que ce sont des femmes à oublier plutôt que des femmes oubliées. Je leur demande pardon personnellement.

 

 

Actuellement le gouvernement aide certaines catégories de veuves. Si le mari décède sur son lieu de travail, sa femme reçoit une indemnité de 10000 roupies soit 135 euros environ, en tout et pour tout. Si elle a le même niveau d’études elle peut prétendre obtenir le même travail, il en est ainsi pour ses enfants s’ils remplissent les conditions nécessaires.

 

Mais les veuves de basses castes, sans instruction, sont obligées de travailler durement, elles acceptent n’importe quoi pour gagner leur vie et élever leurs enfants orphelins de père. Parfois elles sont confrontées au harcèlement sexuel sur leur lieu de travail.

 

Dans certaines castes, les veuves sans ressources touchent une aide de 1000 roupies soit environ 14 euros par mois.

 

Quelques veuves acceptent de se remarier mais c’est rare. En ville certaines portent un point noir sur le front et des fleurs dans leur chevelure. Mais ces récentes évolutions sont impossibles dans les villages où là-bas les gens sont très attachés aux traditions de leurs ancêtres. Si une veuve souffre beaucoup chez ces beaux-parents, et si les parents en ont les moyens il récupèrent leur fille et la garde chez eux en permanence.

 

 

En conclusion, en général, en Inde, encore aujourd’hui, il n’y a pas de différence entre les veuves et les esclaves. Vraiment ce sont des femmes oubliées comme le titre du film de ce soir.

Merci de votre attention, soyons solidaires et bon film.

 

 

La conférence a été illustrée par la projection du film : « La femme oubliée » de Dilip MEHTA (2008).

 

Les solutions

 

Il s'agit du fruit du Sapotillier. Les photos ont été prises au Tamil Nadu, dans les jardins de l'Evêché de Palayamkottai

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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